Cher membre du Club,
Je suis convaincu que pour investir avec succès il faut avant tout avoir le bon état d’esprit.
Être un investisseur indépendant c’est avoir la volonté de faire les choses soi-même, et de suivre son bon sens financier.
Tout ça peut vous paraître banal. Jusqu’au jour où le respect de ces principes vous rapporte +489% en 2 ans.
C’est le cas de ce médecin devenu milliardaire, qui a su croire en son bon sens jusqu’au bout.
Le Dr. Michael Burry est une de mes idoles, et je vais vous expliquer pourquoi.
Né en 1971 en Californie, il perd l’usage d’un œil à la suite d’un cancer à seulement 2 ans.
S’ensuit une scolarité brillante qui le destine à devenir neurologue.
Fin 1990, alors que Michael Burry n’a même pas 30 ans, arrive le boom des technologies internet. C’est le début des entreprises de la Silicon Valley et de la bulle « dot-com ».
L’euphorie est totale !
Les actions s’envolent, des fortunes se font en quelques mois, l’action de Worldcom passe de moins de 30 $ à près de 70 $ en quelques semaines seulement, tout va pour le mieux !
Alors que Michael Burry n’est même pas encore médecin et travaille à l’hôpital, il se dit que lui aussi pourrait profiter de ce marché porteur.
Le problème est qu’il n’y connaît rien.
Formé au “bon sens financier”
Il prend alors la meilleure décision de sa vie et décide d’acheter le célèbre ouvrage de Benjamin Graham de 1934 : « Security Analysis » (L’analyse des valeurs boursières) qu’il dévore.
C’est un pari audacieux à l’époque, car l’approche de Benjamin Graham repose sur l’analyse financière pure. Sans ordinateurs, ni algorithmes.
Juste du bon sens financier, de bonne gestion.
Michael Burry se lance en avril 1999 et repère une action qui n’intéresse pas grand monde, mais se distingue lorsqu’on l’étudie avec l’approche de Graham. Il publie sur un forum d’investisseurs ;
« Je sais bien que personne ne s’intéresse à Apple, mais pour moi l’action a un énorme potentiel, le genre d’actions pour Warren Buffet. »
C’est vrai qu’à la fin des années 1990, Apple ne fait rêver personne.
On ne jure plus que par les PC équipés de Microsoft.
Malgré cela, le Dr. Persiste :
« C’est une véritable machine à cash, décotée pour le moment et qui est en train d’améliorer ses opérations. La marque est vraiment top, plus que toutes les autres, elle va donner à Apple un avantage financier énorme grâce à sa notoriété. »
A cette époque-là, le Dr. Burry se rend compte des innovations de produits apportées par Apple dès le début des années 2000. Et il est le seul à valoriser les recettes du film Toy Story, produit par le studio Pixar qui appartient à Apple.
« Bon les gars, j’insiste sur Apple. Tous ceux qui n’en ont pas acheté vivent dans le passé ! Leurs produits sont excellents, et surtout leur marketing est exceptionnel. Le taux de pénétration de leurs nouveaux ordinateurs au Japon dépasse toutes les attentes. L’action explose, et en plus il y a un dividende avec ! Tous les investisseurs devraient y aller sans attendre. »
Michael Burry se moquait bien de la tendance de marché, il ne regardait que les résultats d’Apple.
A l’époque, les investisseurs “professionnels” se sont moqués de ses conseils.
Mais avec le temps, l’action valorisée à 0,32$ en vaut plus de 130$ aujourd’hui.
Au final, le Dr Burry est l’un des seuls à avoir autant gagné sur la progression d’Apple.
C’est simple : à l’époque où tous les investisseurs se précipitaient sur les sociétés « .com », il a décidé de ne s’intéresser qu’aux entreprises avec une valeur future concrète, fiable et tangible.
Voilà la première leçon du Dr. Burry : si vous êtes sûr de vous, n’ayez pas peur d’être à contre-courant, là où tous les autres suivent le marché comme des moutons.
La suite ressemble à son aventure sur Apple : très alternative !
Lors de la récession suivant l’éclatement de la bulle, le fonds du Dr. Burry gagnait +50% quand le marché perdait -12%.
Et quand le marché a repris, il gagnait toujours 2 à 3 fois plus fort.
Le coup du siècle du Dr Burry
En 2005, Michael Burry s’intéresse au marché américain des “subprimes”, les prêts hypothécaires immobiliers.
Son analyse le convainc de l’effondrement prochain d’une bulle immobilière, que personne ne voit aux USA, sauf lui.
Il veut alors parier contre cette bulle , et sollicite les banques d’investissement afin qu’elles lui vendent des assurances contre un risque de défaillance .
Tout Wall Street le prend pour un fou car à l’époque l’effondrement du marché immobilier est tout bonnement impensable !
Il persévère et achète pour plusieurs centaines de millions de dollars d’ assurances contre la chute des subprimes.
Et encore une fois il triomphe, seul et contre tous.
Au plus grave crise en 2008 il réalise un profit de 2,69 milliards de dollars. Et une performance de +489% au cœur de la plus grave crise financière jamais connue.
D’ailleurs, cette histoire est si forte qu’elle est portée au cinéma dans le film The Big Short que je vous invite à regarder.
Le Dr. Burry, c’est le bon sens financier contre la folie spéculative.
Il est la figure de l’investisseur qui n’est pas professionnel financier, et veut vraiment savoir ce qu’il y a derrière les actions, car c’est son propre argent qui est en jeu !
Investir comme le Dr. Burry
Je ne me contente pas d’admirer Michael Burry : je copie sa stratégie !
Tous les trimestres, je reproduis les placements de son fonds d’investissement Scion Capital.
Cela me permet d’acheter ou de vendre les mêmes valeurs que le Dr. Burry.
Ça a été particulièrement utile en 2020. Face à la crise sanitaire démarrée au 1er trimestre, le Dr. Burry a complètement modifié son portefeuille.
Au lieu de vendre ses actions avant qu’elles ne s’effondrent, il s’est renforcé !
Il a acheté des « options », c’est-à-dire des contrats lui permettant d’acheter les actions d’une société à un prix déterminé. Il l’a fait au plus bas de la crise, lorsqu’on ne savait absolument pas comment le marché remonterait.
Il a par exemple acheté 80 000 options d’achat de l’action Google, à 1412 $ l’option, alors que l’action n’en valait que 1100 $. Acheter en pleine crise une option 30% plus cher que son cours, ça n’arrive pas tous les jours. On a encore pris Michael Burry pour un fou !
6 mois après, l’action Google dépassait les 1800$. L’investissement rapportait au fonds de Michael Burry 33 millions de dollars. Pari gagné.
Et il a répété l’opération sur les actions Facebook, Booking et Goldman Sachs.
Quand tout le monde a paniqué, le Dr. Burry a gardé son calme. Il a compris que des entreprises comme Booking, ou Facebook, ou Goldman Sachs avaient des fondamentaux assez robustes pour rebondir.
Il a débarrassé les investisseurs de leurs inquiétudes en raflant leurs actions à moindre coût. Il a fait un pari sur l’avenir, un pari de bon sens financier.
J’ai bien profité de la stratégie du Dr. Burry en 2020, que j’ai intégrée sur une partie de mon portefeuille.
Comme je vous l’expliquais, son fonds d’investissement, Scion Asset Management publie chaque trimestre la liste des entreprises dans lesquelles elle a placé son capital, et tout ca est disponible en ligne, gratuitement[1].
Il m’a suffi de passer des ordres d’achat sur les actions qu’il surveillait, en quelques minutes au printemps 2020.
J’ai fixé un ordre de vente automatique à partir de 20% de performance. Quelques semaines plus tard, toutes mes positions étaient vendues, avec une plus-value nette de plus de 20% sur mon compte.
J’ai encaissé mes gains et réinvesti. Sans passer mon temps les yeux rivés sur le cours des actions.
Je continue à suivre les intuitions du Dr. Burry. Il conseillait récemment au patron de Tesla de vendre ses actions après que leur valeur a été multipliée par 8 en un an. Avis aux actionnaires, si vous en êtes !
Il faut être fou pour agir comme le Dr. Burry.
Mais à mon avis, il faut être encore plus fou pour ne pas agir comme lui !